Mes pensées sur l’évolution de la musique
Pour beaucoup de personnes, la musique est une chose quotidienne. Chaque semaine, nous passons 20.7 heures en moyenne à écouter de la musique[1]. Cette habitude ne se limite pas à la musique locale.
Par exemple, la K-Pop [Korean popular musique][2] monte en popularité vers 2009 quand « JYP Entertainment a essayé de briser le record du courant dominant du marché musical américain mais a échoué »[3]. Cependant, à partir de 2012, ce genre musical commence vraiment à être reconnu dans le monde entier après le succès phénoménal de « Gangnam Style » par Psy, en 2012[4]. De là, de plus en plus de groupes ou d’idoles prennent une ampleur considérable dans le monde entier comme les BTS ou Black Pink.
A titre d’exemple, nous pourrions aussi nous référer à la musique indienne. Nombreux sont ceux qui l’ignorent mais le marché musical indien peut devenir une des plus grand dans le monde d’ici la fin de cette année[5]. De plus, « les auditeurs de musique étant de plus en plus intéressés par la musique provenant de différentes cultures et de différentes langues, la présence musicale de l’Inde commence à se faire sentir à l’échelle mondiale »[6]/[7]. En outre, la présence des musiques indiennes dans les films bollywood permet une diffusion importante de ce genre musical. La présence de multiples chansons et des chorégraphies sont un motif commun dans les films Bollywood[8]. De ce fait, beaucoup de nouveau contenu est diffusé vu que l’industrie cinématique indienne produit près du double du nombre de films qu’Hollywood. Malgré le fait que la diaspora indienne engendre déjà un grand nombre de spectateurs des films Bollywood (l’industrie cinématique indienne) en dehors de l’Inde, beaucoup d’étrangers commencent aussi à visionner de plus en plus de films, d’autant plus vers la fin du 20ème siècle[9]. De ce fait, la musique indienne occupe une place de plus en plus importante auprès des auditeurs internationaux.
Plus nous avançons dans le temps, plus il y a de changements dans le monde qui nous entouret. Pour répondre à ces bouleversements, les industries de médias et de divertissements évoluent à leur tour. Les films, les séries télévisées, les jeux vidéos, et même les livres se métamorphosent de manière à rester en adéquation avec le public visé, touchant des thématiques importantes pour notre époque en imaginant les années futures et se remémorant celles passées. De la même manière, la musique se trouve elle aussi en perpétuelle évolution.
En tant qu’auditrice régulière de musique, j’ai moi-même quelques opinions sur l’évolution à venir de cette industrie en particulier. Néanmoins, avant de me prononcer sur le sujet, je tiens à préciser qu’il s’agit uniquement de mes opinions personnelles que je souhaiterais vous partager. Le premier point que je vais traiter est celui du partage avec le monde. Le second à trait à la nostalgie et plus précisément à la manière dont celle-ci affecte la musique que nous entendons. Le point final sera la culture des trends.
Le Partage avec le Monde
Quand je dis « partage avec le monde », je fais référence au diable de notre ère : les réseaux sociaux. Dans la dernière décennie, les utilisateurs de réseaux sociaux sont passés d’environ 970 millions en 2010 jusqu’à 4.95 milliards d’utilisateurs en octobre 2023[10]. En février 2024, on compte 162 millions de créateurs de contenu amateurs sur les réseaux sociaux[11]. De ce nombre, certains créent de la musique et la partagent avec le monde entier sous la forme de “reel” Instagram ou de TikTok.
D’un côté, nous pouvons considérer ce phénomène de manière favorable. Effectivement, par le biais de cette diffusion intense de contenu de tout genre, des communautés d’internautes se forment permettant à chacun de tisser des liens autour d’une même passion. Nous pouvons interagir avec d’autres passionnés, faire de la promotion pour des chansons ou des pièces instrumentales qui vont peut-être paraitre sur des applications de streaming musical. Cependant, un inconvénient de taille ressort de cette pratique.
La propriété du contenu nous revient généralement du moment que le contenu que nous postons est unique et vient de notre propre imagination. Mais malheureusement, une fois qu’il est sur les réseaux, il devient beaucoup plus dur de prouver que l’œuvre est bien la nôtre. Si quelqu’un la vole et en fait quelque chose, comment pouvez-vous prouver que la chose vous appartient ? L’affaire devient bien compliquée une fois que notre idée est diffusée sur la toile.
La Nostalgie
Nul ne peut nier qu’un grand nombre d’entre nous partageons les mêmes rythmes qui ont bercé notre enfance. Celles-ci font remonter en chacun d’entre nous un sentiment de nostalgie commun. J’ai remarqué que plus nous avançons dans le temps, plus les anciennes chansons de notre enfance qui semblaient être passées de mode, reviennent se faufiler parmi les tendances. À titre exemplatif, Ava Max a notamment utilisé certaines mélodies familières des années qui nous précèdent en leur ajoutant de nouvelles paroles pour les remettre au goût du jour. Voici quelques exemples : « Kings & Queens » sortie en 2020, qui a une mélodie pratiquement identique à « If You were a Woman (And I Was a Man) » de Bonnie Tyler (1986), « My Head & My Heart » (2020) inspirée par « Песенка » de Ruki Vverh (1998), « Whatever » (2024) qu’elle a chanté en collaboration avec Kygo qui est grandement inspirée par « Whenever, Wherever » de Shakira (2001)[12]. Il y en a bien plus encore.
Ce phénomène est aussi très présent dans d’autres industries musicales. L’industrie musicale indienne par exemple, remixe de plus en plus des anciennes chansons pour des films au lieu de créer du nouveau contenu. Quelques exemples seraient « The Humma Song » du film « Ok Jannu » sortie en 2017 qui est une nouvelle version de la chanson « Humma Humma » du film « Bombay » (1995), « Dilbar » du film « Sathyameva Jayathe » (2018) vient d’une chanson du même nom d’un film sortie en 1999, « O Saki Saki » du film « Batla House » en 2019 qui vient de « Saki Saki » du film « Musafir » (2004). Il y en a bien plus, mais je crois que vous comprenez ce que j’essaye de dire.
Ces chansons évoquent une certaine nostalgie chez ceux qui les écoutent. Les artistes le savent et utilisent ça à leur avantage. D’un point de vue légal, des chansons ou mélodies appartenant à autrui peuvent être utilisées par des nouveaux artistes. Soit la chanson originale est dans le domaine public après la péremption du droit de protection[13] (aujourd’hui ça serait les chansons de 1926 ou avant). Ce droit permet la protection de l’œuvre de l’artiste pour le restant de la vie de ce dernier et encore 70 ans après son décès[14]. Cependant, il suffit de modifier quelques notes ou accords dans la chanson, pour qu’il soit impossible de contester toute accusation de plagiat ou de vol, car il n’existe pas de loi interdisant l’inspiration par une œuvre existante.
Selon moi, il y a malheureusement trop de chansons de ce type aujourd’hui. Il peut être intéressant de voir ce que les artistes peuvent faire avec des mélodies et thèmes connus du passé parfois. Mais le fait de refaire ces chansons fait qu’il y a moins de nouveau contenu et moins d’originalité. Certes, il est vrai qu’ajouter des nouvelles paroles sur des mélodies préexistantes est impressionnant et est un talent aussi mais je trouve juste que ceci est dommage. Il y a tellement de potentiel pour la création de nouvelles choses mais à la place, nous entendons les mêmes mélodies.
La culture des trends
Dans notre monde moderne, les « trends » (ou modes en français) sont une chose très commune. Il s’agit du phénomène d’influencer les réseaux sociaux d’une manière. Avec la foule de nos jours, les principaux réseaux sociaux utilisés sont Instagram et Tiktok. Sur ses applications, l’influence musicale est grande.
Mais le problème avec les trends musicales est que, généralement, ce sont les mêmes chansons qu’on entend en boucle. L’utilisation de musique sur ces réseaux peut-être très intéressante et nous faire découvrir plein de nouvelles chansons. Cependant, à mon sens, cette pratique n’a aucune valeur ajoutée. De plus, il est à noter que bon nombre de ces chansons sont d’anciennes compositions qui reviennent à la mode ou sont remixées.
Un autre point serait que les utilisateurs semblent aimer les mêmes types de choses. De ce fait, il arrive souvent qu’il y ait un manque d’originalité. Bien que les chansons soient différentes, elles se ressemblent assez pour faire plaisir à une grande part d’auditeurs.
Conclusion
En conclusion, le futur du monde musical me paraît prometteur mais aussi décevant. D’un côté, il y a une ouverture au monde avec des nouveaux talents. D’un autre, il y a un manque de nouveauté et simplement des reprises de morceaux déjà créés, que ce soit des choses modernes ou même des pièces classiques ou médiévales. Il y a donc un manque d’imagination et une large quantité de nouveaux contenus en même temps. C’est une dualité.
De plus, plus nous évoluons grâce aux nouvelles technologies et méthodes, plus il est dur d’assurer la protection de cet art. Avec notre accès à internet et aux réseaux sociaux, il devient de plus en plus dur de protéger le travail de l’artiste. Tout ce qui est mis en ligne est à la portée de chacun, et nous sommes dans l’incertitude quant aux intentions des utilisateurs qui pourraient interagir avec notre contenu. Parfois, notre contenu est utilisé comme inspiration. Certains créateurs demandent même la permission d’utiliser une partie de cet art. Mais tout le monde n’est pas de bonne foi et même si les auteurs sont trouvés et amenés devant la justice, il peut être dur de les condamner.
Palak Bakshi
[1]ifpi.com
[2]Wikipedia, K-Pop
[3] « JYP Entertainment tried to break into the mainstream US music market, but they failed. »
[4]Comms8.com
[5]STASSEN, musicbusinessworldwide
[6] « India’s music presence is starting to be felt globally as music listeners are increasingly more interested in music from different cultures and in different languages »
[7] SWAMINATHAN, Splice
[8] SWAMINATHAN, Splice
[9] Wikipedia, Hindi Cinema
[10] DEAN, backlinko.com
[11] wpbeginner.com
[12] whosampled.com
[13]Michelson Institute for Intellectual Property
[14]Vakil Search
Bibliographie :
ifpi.org, FPI’s global study finds we’re listening to more music in more ways than ever, in ifpi.org, publié le 11 décembre 2023,accessible sur < https://www.ifpi.org/ifpis-global-study-finds-were-listening-to-more-music-in-more-ways-than-ever/> (22.03.2024)
Wikipédia, K-Pop, in en.wikipedia.org, publié le 29 novembre 2005, accessible sur <https://en.wikipedia.org/wiki/K-pop> (22.03.2024).
The Rise of K-Pop : How It Became a Global Phenomenon, in comms8.com, publié le 7 novembre 2023, accessible sur <https://www.comms8.com/blog/2023/the-rise-of-k-pop-how-south-koreas-pop-music-became-a-global-phenomenon#> (22.03.2024).
STASSEN Murry, India could become the world’s biggest music streaming market by volume in 2024 — outranking the USA, inmusicbuissnessworldwide.com, publié le 23 janvier 2024, accessible sur <https://www.musicbusinessworldwide.com/india-could-become-the-worlds-biggest-music-streaming-market-by-volume-in-2024/> (22.03.2024).
SWAMINATHAN Arundhati, The history and evolution of Bollywood music, in Splice, publié le 15 novembre 2023, accessible sur <https://splice.com/blog/history-bollywood-music/> (22.03.2024).
Wikipédia, Hindi Cinema, in en.wikipedia.org, publié le 27 novembre 2003, accessible sur <https://en.wikipedia.org/wiki/Hindi_cinema> (22.03.2024).
DEAN Brian, Social Media Usage & Growth Statistics, in backlinko.com, publié le 21 février 2024, accessible sur <https://backlinko.com/social-media-users#> (27.03.2024).
wpbeginner, 2024’s Creator Economics Statistics That Will Blow You Away, in wpbeginner.com, publié le 26 février 2024, accessible sur <https://www.wpbeginner.com/research/creator-economy-statistics-that-will-blow-you-away/> (27.03.2024).
Whosampled, Ava Max, in whosampled.com, accessible sur <https://www.whosampled.com/Ava-Max/> (27.03.2024).
The Michelson Institute for Intellectual Property, When Does a Song Become Public Domain ?, in michelsonip.com, publié le 27 septembre 2022, accessible sur <https://michelsonip.com/when-does-a-song-become-public-domain/#:~:text=In%20most%20cases%2C%20songs%20enter,of%20the%20song%20passes%20away.> (27.03.2024).
Vakil Search, Old Songs Still Copyrighted ?, in vakilsearch.ch, publié le 23 février 2024, accessible sur <https://vakilsearch.com/blog/old-songs-still-copyrighted/#:~:text=Frequently%20Asked%20Questions-,Are%20old%20songs%20copyright%20free%3F,before%20using%20an%20old%20song.> (27.03.2024).
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