Nos méthodes de révision

Nos méthodes de révision

Toute personne a sa propre façon de travailler et celle-ci prend parfois des années à se consolider. Il peut néanmoins arriver qu’en début ou même à la moitié de son parcours, l’on réalise que nos techniques s’avèrent chronophages, peu ou même contre-productives. En ces périodes de révision intensives, nous avons décidé de vous partager nos propres manières de fonctionner pendant les cours et les examens. 

Nous avons précédemment rédigé un article qui portait sur les méthodes d’apprentissage jugées les plus efficaces par la science[1]. La question de connaître les méthodes que nous appliquions effectivement a été posée, et c’est pour cela que nous avons tenté de synthétiser en quelques points les façons dont nous, étudiant.e.s membres de l’association à différents stades de nos cursus (du Bachelor à l’ECAV), ainsi qu’un étudiant externe à celle-ci, révisons actuellement. Nous allons ainsi voir les diverses façons dont nous suivons les cours, intégrons la doctrine et la jurisprudence, nous préparons aux examens. Nous vous donnerons également quelques astuces supplémentaires qui nous ont aidé dans nos parcours.  



« Ne rien découvrir le jour d’avant »

Lucile, après avoir terminé son Bachelor de droit à l’Unige, effectue désormais une maîtrise bilingue à l’Université de Fribourg. 

Pour suivre ses cours, elle regroupe les PowerPoint de la matière sur un document Word et le complète par la suite avec les commentaires de l’enseignant.e. Elle organise son document selon une table des matières détaillée afin d’en faire un fascicule qui lui permet d’avoir un résumé complet des cours. Elle synthétise souvent ce grand fascicule en un canevas condensé afin d’avoir une vision d’ensemble plus concise de la matière, en y ajoutant des renvois qui lui permettent de retrouver les précisions nécessaires dans son document complet si besoin. 

En ce qui concerne l’assimilation de la doctrine et la jurisprudence, elle  ajoute dans son canevas synthétique des notes additionnelles dans lesquelles elle fait des renvois aux doctrines et jurisprudences correspondantes. 

Pour ce qui est de la préparation aux examens, Lucile ajoute des annotations et renvois au cours directement dans sa loi. Elle refait également les exercices correspondants à chaque chapitre du cours. Quelques jours avant la date de l’examen en question, elle effectue les examens blancs pour mettre en pratique ce qu’elle a intégré comme matière. Elle réalise également des schémas car elle a une mémoire visuelle. 

En ce qui concerne ses astuces, elle conseille de travailler en groupe, mais seulement à partir du moment où tout le monde a eu le temps d’intégrer la matière. Un tel dispositif permet de se poser des questions concernant les quelques lacunes persistantes et de réviser de façon interactive et motivante. Elle conseille également de ne pas trop travailler la veille et de tenter de ne rien découvrir le jour d’avant. Le fait de faire des examens blancs ou de relire est tout à fait envisageable, pour autant que l’on ait déjà assimilé la matière auparavant. Une approche « à l’avance » des examens sur la base d’un planning détaillé de ces derniers ainsi que le fait de planifier les chapitres spécifiques à réviser est une bonne façon de s’y préparer.

« Se raconter à haute voix ce qui est dit » 

De son côté, Grégoire a effectué un double Bachelor en lettres et en droit ainsi qu’une maîtrise à l’Unige, et termine actuellement son semestre à l’ECAV. 

Pour ce qui est des prises de notes en cours, il préconise également de retranscrire ses slides sur un document Word afin d’en faire une base de données avec une table des matières. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble de ce que l’on a fait pendant le semestre.

Pour ce qui est de la doctrine et la jurisprudence, il ne fait que lire celles-ci au lieu de les résumer. Il lui est arrivé de le faire, mais il a réalisé que cette technique s’avérait plutôt chronophage. A la place, il préfère  « se raconter à haute voix ce qui est dit », petite méthode qu’il conseille à ceux qui comme lui ont une mémoire auditive. Le fait de lire plusieurs pages d’un ouvrage et de tenter de se retraduire ce qu’il a lu par la suite, livre fermé, lui permet également très vite de savoir s’il a réellement compris le sujet ou si au contraire il n’a rien compris du tout. 

Finalement, pour la préparation des examens, il estime que la préparation des cours en amont constitue la base de toute révision. Après le cours, il est utile de le reprendre dans les deux ou trois jours suivants afin de consolider sa mémoire à long terme. La relecture hebdomadaire de ses notes, afin de les apprendre et de se préparer au cours suivant, permet de mieux atteindre ce dernier objectif. En synthèse, afin d’apprendre au mieux ses cours par cœur, il faut étudier les sujets avant, pendant et après le cours. 

« Une table des matières précise et un classeur minutieusement post-ité »

Kettia, de son côté, a terminé un Bachelor et une maîtrise en droit français à l’Université de Grenoble et effectue actuellement un Bachelor accéléré en droit Suisse à l’Unige. 

Pour suivre ses cours, elle s’appuie sur les slides et suit le cours avec ces dernières à l’appui. Cela lui permet d’avoir une bonne concentration et de réfléchir aux questions éventuelles qu’elle souhaiterait poser à l’enseignant.e. Une fois rentrée chez elle, elle prend des notes, les lit et les surligne selon un code couleur. Elle effectue également des fiches synthétiques de ses propres notes, puisque sa mémoire fonctionne par l’écriture.

Pour ce qui est de la doctrine et la jurisprudence, elle se contente de la lire en contextualisant par rapport au cours. 

Pour les périodes d’examens, elle relit principalement ses notes et réécoute les cours pour mieux intégrer la matière. La veille de l’examen, elle relit ses fiches qui comprennent toutes les dispositions et les principes importants afin d’avoir une vue d’ensemble sur le sujet. Elle s’aide également d’une table des matières précise et d’un classeur minutieusement « post-ité » pour retrouver les informations essentielles lors de l’examen. 

« Pas de méthode à proprement parler » 

Yorys, lui, a terminé son Bachelor et sa maîtrise à l’Unige. Il est également sur le point de terminer son semestre à l’ECAV. Riant, il nous informe qu’il n’a pas de « méthode » à proprement parler. 

Le lendemain du cours, il prend la loi et l’annote en fonction du sujet abordé. 

Pour la doctrine, il utilise un code couleur afin de mieux retrouver ses informations (vert pour les délais, etc…) et ne passe pas de temps à résumer la matière. 

Pour la préparation aux examens,  il imprime ses cours un mois avant le début de ces derniers et les lit le soir avant de se coucher. Le lendemain, il refait les cas pratiques sans les rédiger  et s’appuie principalement sur sa loi annotée plutôt que sur le cours. Il lit par ailleurs cette dernière précisément lorsqu’il l’annote. 

« Le mieux est l’ennemi du bien » 

Finalement, je me permets de partager mon expérience personnelle en tant qu’étudiante de deuxième année de Bachelor. J’ai commencé ma première avec un perfectionnisme acharné, voulant remémorer, résumer et noter les moindres détails des ouvrages et présentations que l’on avait à intégrer pour les cours. Cette façon de travailler m’a fait perdre énormément de temps et d’énergie, puis m’a réellement fait comprendre le sens du dicton « le mieux est l’ennemi du bien » . J’ai ainsi drastiquement changé ma façon de travailler en arrêtant de résumer les slides des enseignant.e et en les imprimant avec six slides par page pour avoir une vision d’ensemble.

Pour ce qui est de la doctrine, mes résumés ne sont plus que des tables des matières suivies par les mots clés essentiels à intégrer. J’ai également passé plus de temps à comprendre et intégrer la systématique de la partie du Code correspondante au cours, avec les slides de ce dernier à l’appui. 

Finalement, pour la jurisprudence, j’effectue des tableaux avec une colonne pour un bref résumé en une phrase des faits et une colonne avec les mots-clés/articles correspondants.  


VOS QUESTIONS 

Pour terminer, nous avons reçu quelques questions plus spécifiques de votre part sur certains éléments de vos études de droit. 

Comment réviser en août pour les rattrapages ? 

Pour se préparer aux examens de la session d’août, nous vous conseillons de profiter de votre été tout en ayant un programme de révision clair établi à l’avance. Cela permet ainsi de ne pas être dans un mode de révision intensif pendant l’ensemble des vacances et de répartir sa charge de travail sur une plus longue période sans se surcharger. 

Il est évidemment recommandé de s’y prendre bien à l’avance (après avoir peut-être profité de quelques semaines de « vraies » vacances) pour la simple raison qu’en distribuant le travail sur une plus longue période, la matière est mieux absorbée et le temps de travail quotidien réduit. Cela permet de profiter de ses vacances tout en s’évitant un semi-burn out une semaine avant les examens suivis de peu par la rentrée. L’établissement d’un planning de révision peut permettre d’atteindre cet objectif.  

Il est également important de baser ses révisions sur ce qui correspond à sa propre manière de faire. Se lever à 7h du matin et se forcer à travailler non-stop toute la journée alors qu’on n’en a profondément pas envie peut à terme nous dégoûter de nos études et être contre-productif. Chacun a sa propre manière de réviser, il n’y a pas de technique parfaite dans l’absolu et c’est important de ne pas se mettre la pression en comparant les heures que les autres passent à étudier aux siennes. 

Quelles notes viser pour des stages ? [2]

D’après notre expérience, pour trouver un stage, on peut se reposer sur le fait d’avoir de très bonnes notes pour obtenir des entretiens, mais même avec des notes moyennes il est tout à fait possible de trouver un stage. Le fait d’avoir un bon dossier est un critère important (expériences professionnelles, maîtrise de plusieurs langues, etc). Les contacts dans le monde professionnel peuvent également aider. Les notes ne font ainsi pas tout et si l’on ne parvient pas à obtenir d’excellents résultats, il est tout de même possible de trouver un stage. 

Pour les études d’avocat de grande envergure, il est cependant conseillé de viser plutôt une moyenne dès 5.+, en raison de la quantité de candidatures qu’ils reçoivent et la nécessité de trier selon un premier « critère objectif ». Pour les autres études, des notes relativement bonnes, la personnalité, l’expérience, les langues (et éventuellement des contacts) sont un bon point de départ. Viser le plus haut est certes le mieux mais ce n’est pas rédhibitoire. L’important est surtout de trouver ses points forts et de les exploiter à son avantage.

Comment garder la motivation malgré le stress ? 

Nous vous conseillons d’essayer de transformer votre stress en bonne énergie. Malgré que les enjeux soient importants lors des périodes d’examens, il faut essayer de relativiser pour garantir qu’on puisse dormir et réfléchir correctement le jour de l’examen. On peut se fixer des petits « milestones », mais faire attention de garder un certain équilibre afin de se motiver et de ne pas faire tourner notre vie autour des études. 

Les lectures de dernière minute présentent-elles une utilité ?

Pour finir, les lectures de dernière minute peuvent être utiles pour rafraîchir sa mémoire à court terme mais il est quand même recommandé de ne pas « découvrir » la matière le jour d’avant, puisque les quantités d’informations à intégrer en droit ne peuvent l’être à long-terme qu’avec une technique de travail régulière et en amont. 

Quid du perfectionnisme ?

Le perfectionnisme peut s’avérer contre-productif si l’on passe des heures à entrer dans les détails d’un chapitre d’un seul cours à défaut de mieux distribuer le temps accordé à chaque matière. Il vaut mieux miser sur une vraie régularité dans l’apprentissage que dans des résumés « parfaits » que l’on risque finalement de ne pas avoir le temps d’intégrer. 

Emma TJEPKEMA


[1] Voir « Peut-on mémoriser le Grand Bleu » in Blog juridique LCS [https://lawcareerstart.ch/peut-on-memoriser-le-grand-bleu/]

[2] Voir « Guide de postulation pour l’étudiant en droit » in Blog juridique LCS [https://lawcareerstart.ch/guide-de-postulation-pour-letudiant-en-droit/]

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